December 2, 2024
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Burkina Faso Mali Niger Politics

La rupture avec la France comme opportunité de renouveau

Johannesburg – La décision du Burkina Faso, du Niger et du Mali de rompre avec la France marque une étape décisive dans la transformation géopolitique du Sahel. Ce choix audacieux, motivé par des années de mécontentement populaire face à l’influence postcoloniale française, ouvre la voie à une souveraineté renforcée, à des alliances diversifiées et à une coopération régionale accrue. Ces trois pays, en s’éloignant de l’ancienne puissance coloniale, posent les jalons d’un avenir fondé sur l’indépendance et l’autodétermination, malgré les défis à venir.

Pendant plusieurs décennies, la présence française a laissé des séquelles importantes au Burkina Faso, au Niger et au Mali. Malgré le cadre d’assistance proposé par Paris, ces nations ont subi une dépendance économique et militaire qui a freiné leur développement.

Échecs sécuritaires : L’opération Barkhane, déployée par la France pour lutter contre les groupes jihadistes, n’a pas atteint ses objectifs. Au contraire, l’insécurité s’est accrue dans la région, provoquant des déplacements massifs de populations et des milliers de morts.

Exploitation des ressources : L’uranium du Niger, essentiel pour alimenter les centrales nucléaires françaises, a été exploité sans retombées significatives pour l’économie locale.

Ingérences politiques : La France a été accusée de maintenir des régimes favorables à ses intérêts tout en étouffant les mouvements populaires. Cette influence a nourri un ressentiment croissant parmi les populations locales.

Cette emprise postcoloniale a freiné le développement de ces pays et renforcé leur dépendance aux aides extérieures, au détriment d’une véritable autonomie politique et économique.

En rompant avec la France, le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont misé sur une stratégie régionale commune pour répondre à leurs défis sécuritaires.

Alliance régionale : Les trois pays ont formé une coalition militaire qui vise à coordonner leurs efforts dans la lutte contre les groupes terroristes, sans intervention extérieure.

Renforcement des forces locales : La coopération régionale permet de professionnaliser les armées nationales, offrant ainsi des solutions plus adaptées aux réalités locales que les stratégies étrangères.

Cette alliance, basée sur des intérêts communs, marque un tournant vers la souveraineté régionale en matière de sécurité.

L’éloignement de la France permet à ces pays de reprendre le contrôle de leurs économies et de diversifier leurs partenariats internationaux.

Sortir du carcan du franc CFA : Le rejet du franc CFA, encore adossé au Trésor français, ouvre la voie à des politiques monétaires autonomes qui encouragent l’innovation et l’investissement.

Valorisation des ressources locales : Avec le contrôle de l’uranium et d’autres ressources, ces pays peuvent désormais orienter leurs profits vers le développement local, notamment en matière d’infrastructures et de services publics.

Nouveaux partenariats : En se tournant vers la Russie, la Chine et d’autres nations africaines, ces États réduisent leur dépendance économique vis-à-vis des marchés occidentaux et renforcent leur intégration régionale via la ZLECAf.

Cette diversification permet non seulement de limiter les risques liés à une dépendance unilatérale, mais aussi de promouvoir une croissance durable et inclusive.

Cette rupture avec la France alimente une reconnexion avec l’identité africaine et ravive l’esprit panafricain.

Un modèle pour le continent : Le Burkina Faso, le Niger et le Mali inspirent d’autres pays africains à remettre en question leurs relations avec leurs anciens colonisateurs.

Fierté et résilience : Ces actions renforcent le sentiment de dignité nationale, en montrant que les nations africaines peuvent définir leur propre avenir en se libérant des influences étrangères.

Cette dynamique contribue à renforcer l’unité et la solidarité régionales, favorisant des solutions durables aux défis sociaux et économiques.

La décision du Burkina Faso, du Niger et du Mali de prendre leurs distances avec la France est plus qu’un simple repositionnement diplomatique. C’est une affirmation de souveraineté, un appel à l’autonomie économique et une volonté de forger un nouveau modèle de développement fondé sur la coopération régionale et internationale.

Bien que les défis restent nombreux, cette transition ouvre la voie à une ère de possibilités pour ces nations. En se libérant du poids de l’influence française, elles peuvent désormais reprendre en main leur avenir et montrer à toute l’Afrique qu’un changement audacieux est possible.

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