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December 24, 2025
Chicago 12, Melborne City, USA
Central Africa Democratic Republic of the Congo (DRC) Magazine SAUTI

Lettre d’Amina, 11 ans, au Président Paul Kagame (FR)

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Johannesburg — Voici le témoignage bouleversant d’Amina, une fillette congolaise de 11 ans qui a perdu ses parents lors de l’attaque du 29 novembre 2022 dans l’Est de la République démocratique du Congo — un épisode documenté par Amnesty International, qui a signalé l’exécution d’au moins vingt hommes et le viol de dizaines de femmes et de jeunes filles par des combattants du M23.

 

AfricaHeadline Reports Team
editorial@africaheadline.com 

 


Sa lettre, adressée au Président rwandais Paul Kagame, révèle un traumatisme psychologique profond et un appel déchirant à la paix.

« Monsieur le Président Paul Kagame, »

« Je ne sais pas si cette lettre vous parviendra un jour.
Mais je vous écris parce que le silence en moi est devenu plus lourd que la peur.

Je m’appelle Amina. J’ai 11 ans.
Et depuis le 29 novembre 2022, je vis dans un endroit de ma tête où la guerre ne s’arrête jamais. »

Amina raconte qu’elle s’est réveillée ce matin-là au son du sol qui tremblait:
« pas un tremblement de terre, mais celui des camions, des bottes et des voix qui n’étaient pas d’ici. »

« Les hommes sont arrivés avant le lever du soleil.
Leurs lampes déchiraient l’obscurité comme si elles cherchaient des vies à effacer.
Ils ressemblaient à des monstres, pas à cause de leur visage, mais à cause de ce qu’ils portaient dans les yeux.»

Elle a vu son père être abattu, puis sa mère tenter de le protéger avant d’être tuée à son tour.

« Ce tir n’a pas seulement tué mon père.
Il a tué sa joie.
Il a tué notre maison.
Et il a emporté avec lui la personne que j’étais avant. »

La fillette décrit depuis ce jour un état de terreur permanente :

« Parfois je ferme les yeux et j’entends encore le premier tir.
Il est resté coincé à l’intérieur de moi.
Il revient quand j’essaie de dormir, de manger, d’oublier. »

Elle témoigne d’une hypervigilance constante :

« Je vérifie trois fois sous mon lit.
Quatre fois derrière la porte.
Cinq fois si le vent souffle trop fort.
Je sais qu’ils ne sont plus là… mais ma peur pense le contraire. »

La lettre évoque également Aline, une adolescente de 14 ans violée lors de la même attaque.

« Amnesty International en a parlé.
Mais les rapports n’ont pas entendu ses cris.
Ils n’ont pas vu son regard quand elle est revenue,
un regard vide, comme si son corps avait survécu mais que le reste d’elle était resté là-bas. »

« Monsieur le Président Kagame,
je ne comprends rien à la politique.
Mais je sais que la guerre m’a tout pris.

Elle m’a pris mes parents.
Elle m’a pris mon village.
Elle m’a pris mon sommeil et mon enfance.

Et c’est pour cela que je vous écris.
Parce qu’on m’a dit que vous aviez signé un accord de paix.
Et j’ai besoin d’y croire.
J’ai besoin de croire que cela signifie que plus personne ne vivra ce que j’ai vécu. »

Elle conclut par un appel déchirant :

« S’il vous plaît,
ne laissez pas une autre fillette voir ce que j’ai vu.
Ne laissez pas une autre famille disparaître en une seule nuit.
Ne laissez pas une autre Aline être brisée.
Ne laissez pas une autre Amina devoir écrire une lettre comme celle-ci.

J’ai peur.
Mais j’ai encore de l’espoir. »

Cette lettre émerge au moment où les efforts diplomatiques régionaux et internationaux tentent de mettre fin au conflit prolongé dans l’Est de la RDC.
Les organisations de défense des droits humains avertissent que des milliers d’enfants congolais continuent de porter des traumatismes sévères liés à la violence armée.

Reportage spéciale réalisée par la rédaction d’AfricaHeadline,
avec le témoignage de victimes du conflit dans l’Est de la RDC.
Contact rédaction : editorial@africaheadline.com

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